La famille fait l’objet de toutes les attentions de notre centre socio-culturel. L’Animation Collective Famille de LA Maison Pop’ s’inscrit dans le cadre d’un agrément et d’un financement spécifiques attribués par la Caisse d’Allocations Familiales de la Charente-Maritime. Ce projet famille, en adéquation avec le projet social global de LA Maison Pop’, vise plus particulièrement à répondre aux problématiques familiales identifiées sur notre territoire, à soutenir les parents dans leur rôle éducatif, à renforcer les liens familiaux. La mise en œuvre de ce projet repose sur une démarche participative et co-éducative réunissant les parents, les enfants, les acteurs du territoire et LA Maison Pop’.

L’Animation Collective Famille de LA Maison Pop’ est coordonnée par la Référente Famille, Edwige Bellicaud.

Au moment où nous finalisons l’écrit de ce projet, l’été est là, même si la météo et le climat de manière générale sont bouleversés, le calendrier scolaire nous l’indique : ce sont les grandes vacances ! Grandes, parce que pour certains parents et certains enfants, la pause sera longue. Quelques-un·es devront se séparer de leurs enfants plusieurs semaines, se partageant la garde avec l’autre parent ou les confier aux grands-parents. Certain·es jongleront entre plusieurs modes de garde car ce sont des journées sans école et les parents travaillent. D’autres apprécieront cette pause bénéfique dans un quotidien trépidant rythmé par le travail, l’école, les activités extra-scolaires, les rendez-vous médicaux.

L’accès aux vacances pour les familles est source d’inégalités parmi tant d’autres mises en exergue lors de l’évaluation de notre projet social et de l’actualisation de notre diagnostic du territoire. En effet, lors de notre démarche de renouvellement de projet social, il est apparu que la mission éducative et de soin, des parents à l’égard de leurs enfants, pouvait être parfois difficile à mener. Cela est d’autant plus vrai lorsque s’ajoutent des difficultés liées au handicap, à la monoparentalité, à l’isolement social, à la pauvreté. La prise en charge des enfants au quotidien demeure encore très inégale entre les femmes et les hommes et pas uniquement quand le couple est séparé. Un modèle patriarcal résiste malgré une évolution de la famille où souvent les deux parents sont actifs. De manière générale la charge mentale est bien plus lourde pour les mamans que pour les papas, conduisant certaines à ne plus s’épanouir dans leur rôle de parent.

En 2024, l’étendard de la parentalité est érigé bien haut, de nombreux parents cherchent en vain à l’atteindre en s’inspirant d’une diversité de modèles, de manières de faire, d’expert·es en parentalité dont les avis divergent. Dans une société sans filtre, où chacun·e s’autorise à conseiller, guider les parents dans l’exercice de leur parentalité, sait mieux qu’elleux ce qu’il conviendrait de faire, c’est bien à leurs propres enfants que les parents ont affaire quotidiennement. Les parents sont traversés par des injonctions, des attentes très fortes concernant leurs compétences parentales, ne se sentant jamais « suffisamment bons[1] ».

Toustes ont pourtant la volonté de réussir leur parentalité, souhaitent le meilleur pour leurs enfants, tout comme les différent·es acteurices qui agissent auprès d’elleux, dont LA Maison Pop’.

La co-éducation apparaît comme une alternative évidente, positive et partagée sur notre territoire dans laquelle nous souhaitons engager notre Action Collective Famille pour les quatre prochaines années. L’éducation populaire guidera notre projet social et donc de fait notre projet famille. Notre Action Collective Famille sera dans la continuité de la précédente : l’enfant y sera au cœur, il sera l’affaire de toustes, les parents y seront considérés comme des alliés, les professionnel·les seront attentif·ves aux besoins des familles et respectueux·ses de l’expertise d’usage des parents.


[1] L’idée de mère suffisamment bonne est sans doute une des notions les plus actuelles de Winnicott, pédiatre et psychanalyste du XXème siècle. Winnicott insiste sur la nécessité que l’enfant puisse faire l’expérience progressive de la frustration et du manque afin de pouvoir ressentir ses propres besoins. Un environnement trop bon qui ne laisserait pas la place à l’attente et comblerait instantanément tous les besoins priverait le bébé de la possibilité d’éprouver des envies et de se manifester. En effet, dans les magazines de psychologie grand-public ou dans certaines théories actuelles parfois trop normatives, on demande aux mères d’être des « super-mamans ».