Ce projet social s’est construit dans le contexte de la crise sanitaire et de questionnements, d’antagonismes, sur des visions du monde. Les échanges, très nombreux, ont été nourris de va-et-vient entre le global et le local. Ils ont fait naître une prise de conscience. Celle de vivre les prémices d’une ère où les conditions de vie seront moins favorables : réchauffement climatique avec des répercussions sur l’accès aux biens communs (l’eau par exemple), dégradation des espaces agricoles (terres appauvries, déforestation…), suppression de libertés, menaces sur les acquis sociaux, accroissement des inégalités… La crise liée au Covid-19 est, de fait, une de ces catastrophes. Elle nous touche de plein fouet et impacte nos vies : isolement, chômage, cessation d’activités, confinement, port du masque, montée des violences, etc. Elle attaque le cœur même de nos missions : comment créer du lien social, développer des partenariats, accompagner la participation … à distance ? Quand l’autre est devenu un danger et le collectif un …cluster ?

Un tableau potentiellement mortifère et anxiogène si ce n’était sans compter la capacité d’hommes et de femmes à développer leur pouvoir d’agir, à s’adapter, à (se) réinventer. C’est ce qu’on appelle la résilience.

La résilience interroge notre société et notre place au cœur de celle-ci ; elle renvoie à la transformation d’un système dont on voit bien qu’il ne permet pas à chacun de vivre décemment et équitablement.

C’est cette volonté de résilience qui sous-tend notre projet social.

Il nous faut alors, dès à présent, prendre les justes mesures et apprendre à faire face, collectivement. Changer. Changer nos façons de faire, de consommer, de travailler, de communiquer. Réapprendre à vivre ensemble, à faire société, à prendre soin de notre environnement, si nous voulons offrir un avenir plus doux à nous-mêmes bien sûr, mais aussi aux générations futures.

Mais « Changer pour aller où ? C’est la question à laquelle tous les territoires en difficulté se trouvent confrontés, alors même qu’ils sont soumis à l’urgence de proposer des solutions. Pouvoir s’affranchir de cette injonction de réaction instantanée, de réponses immédiates, et de la pression des marchands, pour construire sur le temps long, collectivement, suppose d’avoir anticipé, noué des liens, tissé des réseaux, d’être capable de mobiliser les ressources de son territoire, d’être intelligent à plusieurs, de s’affranchir des cadres de pensée pour inventer. Face au brouillard d’un avenir à construire, la recherche tâtonnante de sens pour son territoire doit prendre appui sur des projets mobilisateurs, capables de relier les acteurs pour les mettre en marche. »[1]

Le « monde d’après » se doit de commencer aujourd’hui.

Comment initier une démarche résiliente qui permette de relier les habitants du territoire et de leur donner du pouvoir d’agir ?

A cette problématique, nous proposons un projet social et un projet collectif familles qui se développent selon quatre orientations.


[1] https://www.cerema.fr/fr/actualites/resilience-outil-territoires#nb2

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